Lettres non-écrites




Création in situ, première création en mai 2017 à Théâtre Ouvert
Il existe trois versions :
- In situ
- Plateau avec dessin sur sable
- Plateau avec dessin sur sable et musique
Conception
David Geselson
Distribution et écriture en fonction des dispositifs
Écriture
Samuel Gallet
David Geselson
Julie Ménard
Jérémie Scheidler
Alice Zeniter
Interprétation
Sharif Andoura
Charlotte Corman
Servane Ducorps
David Geselson
Adeline Guillot
Marina Keltchewsky
Laure Mathis
Juliette Navis
Elios Noël
Alma Palacios
Dessin sur sable
Élodie Bouédec
Musicien.nes
Jérémie Arcache
Myrtille Hetzel
Valentin Mussou
Éclairagiste
Anne Vaglio
Régie générale, lumière, son
Arnaud Olivier
Sylvain Tardy
Régie vidéo
Julien Reis
Direction de production, diffusion
Noura Sairour
Administration des productions et des tournées
Laëtitia Fabaron
Durée
1h
« Si vous avez un jour voulu écrire une lettre à quelqu’un sans jamais le faire, parce que vous n’avez pas osé, pas su, pas pu, ou pas réussi à aller jusqu’au bout, racontez-la-moi et je l’écris pour vous.
Nous passerons 35 minutes ensemble pendant lesquels vous me raconterez cette lettre non-écrite. Je passerai ensuite 45 minutes à l’écrire pour vous. Une fois la lettre écrite, je vous la lirai.
Si elle vous convient vous pourrez la garder (sous quelque forme que ce soit), et sinon, je l’effacerai et n’en garderai pas trace. Enfin, si elle vous convient et que vous acceptez j’en ferai peut-être quelque chose au théâtre, étant entendu que toutes les lettres seront rendues anonymes. »
C’est à partir de ce postulat que j’ai commencé. Le projet des Lettres non-écrites se poursuit depuis, ville après ville. Les sessions d’écriture ont toujours lieu sur une journée, puis en début de soirée nous préparons avec une partie de l’équipe de la compagnie Lieux-Dits une forme théâtrale construite à partir de ces lettres. Une dizaine lues chaque soir, où nous mélangeons les lettres du jour avec celles d’autres villes, ajoutons des Parisiennes à Orléans, des Arlésiennes à Saintes, des Toulousaines à New York, des New-Yorkaises à Lorient et des Lorientaises à Duclair.
Il s’agit d’une forme de création volontairement courte, rapide, incomplète, construite en quelques heures. Pour dire, entre autres choses, que les théâtres peuvent accueillir ça aussi, la possibilité de venir parler, se faire écrire quelque chose, s’entendre avec soi dans le monde.
J’invite désormais d’autres auteur·ice·s à écrire dans certains lieux où nous allons. Julie Ménard, Alice Zeniter, Samuel Gallet, Jérémie Scheidler mêlent leurs mots aux miens.
Une forme de communauté des mots invisibles se construit au fil des lieux. Une communauté de maux, aussi, qui traverse le temps.
David Geselson
Production
Compagnie Lieux-Dits
La compagnie Lieux-Dits est conventionnée par le ministère de la Culture – DRAC Île-de-France
Le texte Lettres non-écrites est lauréat du dispositif CONTXTO d’Artecena et est traduit en espagnol (Chili) par Millaray Lobos
Le texte des Lettres non-écrites est publié aux éditions Le Tripode
David Geselson a reçu le prix Révélation du premier roman 2022 par la Société des Gens de Lettres
Écoutez la création radiophonique des Lettres non-écrites sur France Culture ici
Vidéo
Revue de presse
Monde des livres, La Matinale
Le Monde, Christophe Averty
La Vie, Hugues Le Tanneur
L’Humanité
Télérama, Emmanuelle Bouchez
Avantages
AOC, Émilie Chaudet
Le Canard enchaîné
France Culture, « Affaires Culturelles » par Arnaud Laporte
France Culture, « À quoi pensez-vous ?
France Inter, « Modern Love » par Nadia Daam
France Inter, « Sujet journal » par Thierry Fiorile à écouter ici :
TSF Jazz, « Coup de projecteur » par Laurent Sapir
RFI, « De vive(s) voix » par Pascal Paradou
France Inter, « C’est une chanson » par Frédéric Pommier
Radio Nova, « L’Arche de Nova » par Richard Gaitet
Louie Media, « Fracas » par Charlotte Pudlowski
Médiapart, Jean-Pierre Thibaudat
Toute la culture, Amelie Blaustein Niddam
Mouvement magazine culturel indisciplinaire, Agnès Dopff
France Culture, « Par les temps qui courent » par Romain De Becdelièvre
L’oeil d’Olivier, Olivier Frégaville
Libération, Eve Beauvallet
Le Monde, Brigitte Salino
IoGazette.fr, Audrey Santacroce
France Culture, « Une vie d’artiste » par Aurélie Charon
Un Fauteuil pour l’orchestre, Isabelle Blanchard
La Dépêche
Théâtrothèque.com, Thiery Lola
Paris Normandie.fr
Fréquence Sud.fr
« La plupart du temps, les seuls éléments de scénographie sur le plateau sont une table, un ordinateur et une imprimante qui accouche par intermittence des lettres des autres. Et le contraste entre l’objet, si prosaïque, et le contenu, si précieux, est beau. (…)
Ça demande un travail d’acteur précis, qu’ils ont effectué en un temps record en fin d’après-midi. Comme l’exige la règle du jeu, après sa journée de rencontres et d’écriture, l’auteur doit, à 17 heures, sélectionner les lettres à lire le soir (certaines datent d’anciens ateliers, d’autres du jour même), construire une dramaturgie et travailler avec son collègue à retrouver les enjeux de chaque texte. Jubilation perverse et panache de la défaite pour telle lettre de rupture, sidération joyeuse pour une autre, adressée à une mère disparue… (…)
Il laisse opérer le plaisir que lui procure ces Lettres non-écrites – « le plaisir à faire comme-communauté », insiste-t-il.
Celui de se soustraire, de s’effacer derrière la voix des autres, en laissant parfois résonner, en sourdine, leurs lettres d’amours perdus avec les siennes propres. Dans celle qu’il a écrite pour Charlotte – dont la respiration, juste à nos côtés, dans le noir de la salle, intensifiait l’air – on entend ces mots qui appartiennent autant à la jeune fille qu’à l’auteur : « (…) Il existe la possibilité chez les hommes de ne pas vouloir se détruire les uns les autres pour survivre. Je t’accorde bien volontiers que c’est devenu une chose rare. Mais ça existe. »
Eve Beauvallet, Libération
« Il a participé à l’opération Occupation Bastille par Tiago Rodrigues. Le chef de file de la scène portugaise et son groupe d’acteurs européens avaient carte blanche pour inventer chaque jour du théâtre, pendant plus de deux mois. Des spectateurs étaient associés à cette « Occupation ». C’est avec eux que David Geselson a lancé les Lettres non-écrites, qui se sont ensuite exportées à Lorient, Toulouse et même jusqu’à Princeton, aux Etats-Unis.
Toutes ces lettres sont anonymes. David Geselson en a maintenant une quarantaine, qui disent l’amour, la solitude, la haine, la rupture ou la réconciliation parfois au-delà de la mort. Les faire entendre sur une scène, c’est revenir à la manière la plus simple possible, à l’équation du théâtre, « le lieu qui permet aux mots d’exister », dit David Geselson. »
Brigitte Salino, Le Monde
« Lettres non-écrites, c’est la main tendue du metteur en scène/acteur vers le public du théâtre. Lettre après lettre, un pont se construit entre lui, artiste, et nous, spectateur.ices.s. C’est un travail intime (et un travail de l’intime) qui redit sans cesser l’importance du public pour ceux qui montent sur un plateau de théâtre. Par ce geste anti-tape à l’œil, les artistes présents sur la scène font un pied de nez magistral à ceux qui créent de façon égoïste, sans penser à ceux qui regardent. Le public est roi, et c’est David Geselson qui le couronne.
Sous des airs de modestie qui confine à l’abnégation, le patchwork qui se tisse sous nos yeux à la lecture d’une quinzaine de lettres dessine une humanité qui bouleverse de façon presque inattendue. (…) C’est peut-être notre voisin de fauteuil qui a raconté cette lettre, peut-être pas, au fond qu’importe. L’important en revanche, c’est ce qui ressort de ce projet, et ce que l’on ressent en sortant de la salle : de la tendresse pour son prochain. »
Audrey Santacroce, I/O Gazette